

Mon nom est Pete Ola - 2023
Note
d’intention
Le western de par sa dramaturgie incarne parfaitement le reflet de notre société. Il n’est pas seulement le récit héroïque d’hommes et de femmes écrivant les contours d’un monde nouveau, mais, il est à la fois mémoire de l’Histoire, et outil de propagande. Il trace la frontière entre le meilleur et le pire de l’homme. Nous avons, pour certains, été bercé par le son des pistolets ; nous avons vu de grands héros monter sur leur cheval blanc dans un magnifique soleil couchant. Nous, nous sommes incarnés dans ces pourfendeurs de hors la loi, ses caricatures du bien luttant contre le mal, de l’homme blanc face à l’indigène. Des cowboys toujours propres comme dans les films de John Wayne. Mais une autre vision s’offre à nous, un autre chemin pour l’inspiration. Des bons qui sont à la fois brutes et truands. De la crasse, de la sueur. Comme dans les films de Sergio Leone, transcendé par la musique d’Ennio Morricone. Des cowboys défraichis, édentés et avides d’or sortis de « Mon nom est Personne » de Tonino Valerii, inspirant le titre du spectacle. Ou encore de la folie de Mel Brooks et de son « Blazing Saddles » dénonçant les travers d’une société raciste.
Car c’est le reflet des sociétés qui m’attire. Aborder le monde qui nous entoure par le prisme d’un univers ayant existé. Toucher la folie narrative et l’humour décomplexé que l’on peut retrouver également dans des films comme « On l’appelle Trinita » d’Enzo Barboni.
Je m’attarde dans l’écriture, à transposer les maux de notre époque, pour les confronter à une autre réalité ancrée dans notre imaginaire collectif. Et quoi de mieux aujourd’hui, que le western, univers violent mais aussi plein d’espoir et d’utopie. Un univers ou règne la loi du plus fort mais où se dresse des héros du quotidien prêts à sauver la veuve et l’orphelin, des femmes et des hommes à la recherche d’un monde meilleur.
« Le théâtre doit révéler le scandaleux et l’obscène que le monde s’efforce de cacher, les inégalités, les injustices, les brutalités et tout notre système afin que cela ne demeure pas enseveli, oublié mais soit dénoncé. » Matthias Langhoff.
Fabrice David.







